Mathieu van der Poel à propos de Pogacar : “Même avec les meilleures jambes, je n’aurais pas pu le suivre”
Mathieu van der Poel estime que la 3e place était le meilleur résultat possible.
- Publié le 21-04-2024 à 19h28
Alors qu’il arrivait côte à côte avec Tadej Pogacar à l’entrée de la salle de presse, Mathieu van der Poel a porté son vélo à l’épaule durant les trois marches qui le séparaient des journalistes. Avec le sourire et dans un réflexe de cyclo-crossman, le Néerlandais a sans doute tenu à montrer qu’il était encore en jambes.
Pourtant, il avouera bien vite qu’il avait tout donné et qu’il n’était pas mécontent d’atteindre l’arrivée au quai des Ardennes après une journée difficile. “Honnêtement, je me demande encore comment j’ai pu terminer 3e, dira-t-il. Dès le départ de la course, j’ai eu le sentiment que ce serait compliqué parce que j’avais les jambes lourdes.”
Comme si ça ne suffisait pas, il fut retardé lorsqu’une chute massive eut lieu devant lui à une centaine de bornes de la ligne. “J’étais en train d’enlever mes gants et mes jambières quand c’est tombé devant moi.” Les UAE de Pogacar étaient, eux, dans le bon groupe. “On a alors dû faire un gros effort collectif pour boucher le trou, expliquera encore le vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. Ça m’a coûté beaucoup d’énergie.”
Mais il ne chercha pas à utiliser ce fait de course comme une excuse. “Même avec les meilleures jambes, je n’aurais pas pu suivre Tadej quand il a accéléré dans la Redoute. La décompression après le Ronde et Roubaix était peut-être plus grande que ce que j’avais imaginé.”
La première moitié du Tour avant d’aller aux Jeux ?
En tout cas, il ne nourrit aucun regret d’être sorti de sa zone de confort. Il a, une nouvelle fois, montré toute sa science de la course en ne paniquant jamais et en lissant son effort pour pouvoir revenir sur le groupe des poursuivants (à l’exception de Romain Bardet, 2e). “Si je serai un jour capable de gagner ici ? Je ne sais pas. Il faudrait que je ne me prépare que pour ça en faisant, peut-être, l’impasse sur les monuments pavés. Maintenant, je comprends pourquoi tout le monde dit que c’est très compliqué de combiner les flandriennes et les ardennaises.”
Après ce printemps de haute voltige, van der Poel va prendre un peu de repos avant de discuter de la suite de son programme avec son staff. Il se pourrait qu’il ne fasse que la première partie du Tour afin de préparer son double objectif olympique : la course sur route et l’épreuve de VTT.